Le moulin de la Papeterie- Pont de Lasveyras Dordogne
Le moulin de la Papeterie- Pont de Lasveyras Dordogne
Le Pont de Lasveyras (ou pont de laveyrat) 2 orthographes différentes.
Le pont moyennageux mène au moulin de la Papeterie.
le moulin :
Un seul bâtiment existe encore au moulin. Des énormes meules tournaient encore alimentées par l' Auvézère , petite rivière qui coule lentement..
Ce moulin était en fonction jusqu'en 1914. Il y a une grande maison d'habitation.
Le propriétaire , un médecin de Limoges (Dutheil) comptait y couler de beaux jours.Il avait acheté cette propriété en 1939. Il était du côté du régime de Vichy.
Georges Guinguoin "dit Raoul" rencontre René Tallet "dit Violette".
L'endroit est discret , à l'abri des regards entre les rochers et la forêt.
Les réfractaires au STO (ServiceTravailObligatoire) se retrouvent dans les fermes.
Les nombreux parachutages d'armes permettent aux hommes de s'armer , plus rares sont les munitions.
Un seul sentier mène au moulin de la Papeterie , un deuxième est presque inaccessible mène au moulin des Deux Eaux.
Le campement s'installe , des sentinelles montent la garde , les hommes y stockent des uniformes , récupérés après un cambriolage au moulin du Bouc près de St Médard d'Exideuil
en Janvier 1944 , vers la fin du mois , deux sections sont composées.
Le premier groupe commandé par René Tallet
Le deuxième groupe mené par Raymond dit "Pivert ""dit Guy Lachau" , lequel était le neveu de Georges Guinguoin.(Raymond Kojitsky, dit Pivert, né le à Paris et mort le 1 à Paris1, est un résistantfrançais. Il appartient aux FTP(FrancTireursPartisans)-MOI(MainOeuvreImmigrée).
Les journées étaient occupées :patrouilles, ravitaillement récupération d'armes ,surveillance.
Ce jour du 15 Février , il neigeotte , le brouillard est intense sur l' Auvézère.
Roger Delon "dit le catalan" a rejoint Georges Guinguoin "dit Raoul" , en décembre 1943.
Au matin du 16 Février , les habitants du moulin entendent des rafales de fusils mitrailleurs.les maquisards ont riposté. Les uns pensent à la milice ,les autres aux "boches".
Sommés de se rendre , ils n'ont pas fait de quartier, tirant sur les blessés , sur ceux qui se rendent. Ils frappent à coups de crosse de fusils. Couchés sous un pommier , sous les injures, à plat ventre , mains croisés sur la tête.
Pendant une heure , questions, coups et tirs meutriers se suivent.
En colonne par 3 , les hommes rejoignent la rivière et la première rangée a été alignée au bord de la rivière , la deuxième rangée , au bord de l'esplanade , et, la troisième au pied de la colline. Ordre est donné de se coucher au sol face contre terre et mains sur la tête.
Certains des hommes seront tués pour avoir remué ou levé la tête.
Tous savaient qu'ils étaient condamnés à mort.
Une heure passe encore , et , à coups de pieds , les hommes sont relevés.Un d'entre eux demanda qui était chef. Jean Delage "jeantout" dit : je suis le chef.
Tous ont pensé qu'il allait être exécuté , mais c'était pour le faire parler , pour qu'il dise ou étaient stockées les vivres,munitions,voitures.
Ils font lever la rangée du milieu. Douze maquisard doivent porter leurs armes , caisse de munitions jusqu'à la route de Pompadour ou étaient restés leurs camions.
Pendant ce temps , les "boches" ont massacré les hommes restés au moulin.
Montés dans un camion ,traversée de Payzac et débarquement à la prison de Limoges de nuit.
Gardés par les miliciens , les interrogatoires commencent, un par un , sous les coups de cravaches. Jean delage est porté par ses compagnons tellement il a reçu de coups.
26 Février, conduits en autobus à la gare de Limoges , embarqués dans un wagon , ils sont 12 + Jean delage "jeantout".
27 Février, les maquisards arrivent au camp de Compiègne.
26 Avril : 120 personnes par wagon , soit 1800 sont déportés à Auschwitz. dans les wagons , se cotoyaient , les vivants , jeunes , âgés, morts, d'autres devenus fous.
dépouillés de tout , désinfectés, tatoués sous le n° 185458 , Jean delon ira d'un camp à l'autre est sera libéré le 2 mai 1945.
Pour les Allemands , il s'agissait de démanteler un camp de terroristes. Une dénonciation sûrement. Les Allemands avaient des renseignements d'une grande précision. Le terrain étant isolé, il fallait avoir un guide la nuit dans les bois , sans route.
Deux Français au service de la gestapo , réitérant les mêmes actes le lendemain à Sarlande , trouvèrent le châtiment mérité.
Les "sonnettes" placées pour avertir n'ont pas fonctionné. Une sentinelle à 400 mètres en aval est retrouvée égorgée..
Le Docteur Lacote , refoulé , ne put soigner les blessés.
Georges Guinguoin "Raoul" , s'infiltre dans les bois vers la rive nord-ouest de l'Auvézère. Il est avec Sieb Victor " Napoléon" , Marc, Néné Blanchard , d'Exideuil , Cadieu et Beylet le coiffeur. Il attend René Tallet "Violette". Ils forment une petite troupe .Ils épient ce qui se passe au moulin. des tirs , des cris , du feu. Soudain Georges Guinguoin entrevoit un homme en face , faire des signes. Il descend de Villouvier et René de s'écrier : - c'est "l'Eclair" , c'est Chatrain.
Paul Chartrain dit "l'Eclair" était gendarme à Lanouaille. , il était aux côtés du Maquis , il renseignait , aidait comme il le pouvait.
Il obtiendra la médaille de la Résistance.Il sauva un résistant , seul malgré le danger. Cubertafond n'aurait pas vécu sans son intervention.
Jean Delage au Moulin.
Georges Guinguoin...Alias : Raoul
Georges Guingouin est né le 2 février 1913 à Magnac-Laval (Haute-Vienne). Son père, sous-officier de carrière, est mort pour la France le 28 août 1914 dans la région de Bapaume. Sa mère était institutrice.
Après des études à l'Ecole primaire supérieure de Bellac, il intègre l'Ecole normale d'instituteurs de Limoges. Appelé sous les drapeaux en 1934 comme secrétaire d'état-major à la 6e Compagnie du Train à l'Ecole militaire à Paris, il est ensuite nommé au poste d'instituteur à Saint-Gilles-les-Forêts (Haute-Vienne) dont il devient secrétaire de mairie.
Militant communiste depuis 1935, il est secrétaire du rayon d'Eymoutiers comprenant les cantons de l'est du département.
Mobilisé le 23 août 1939 au groupe de transport 120/124, blessé le 17 juin 1940, il est évacué à l'hôpital Sainte Madeleine de Moulins-sur-Allier.
Le 18 juin, la ville est attaquée par les Allemands. Se refusant à être fait prisonnier, Georges Guingouin rejoint sous la mitraille le poste de secours de l'unité qui défendait la ville et se fait évacuer sur Montluçon.
Revenu dans ses foyers et remis de ses blessures, il commence immédiatement, sous le pseudonyme de Raoul, à renouer les liens avec les militants du parti communiste clandestin. Il forme des groupes, édite et diffuse des tracts du Parti et confectionne des fausses cartes d'identité. Ayant repris son poste d'instituteur à la rentrée, il est révoqué au bout de quelques semaines en octobre 1940 comme militant communiste.
Il poursuit ses activités clandestines et, en février I94I, il échappe de peu aux inspecteurs de police venus l'arrêter. En avril, il "prend le maquis", se réfugiant chez des amis et dans une sapinière de la commune de Soudaine-Lavinadière en Corrèze. A la tête d'une imprimerie clandestine, Georges Guingouin vit dans les plus dures conditions, tantôt dans des cahutes, des maisons inhabitées ou même dans des souterrains. Il organise des distributions massives de tracts lors des grands rassemblements que sont les foires.
Des arrestations en cascade le contraignent à s'exiler en Corrèze de juillet 1941 à juillet 1942. Il y prend de nouvelles responsabilités au sein de la direction du PC corrézien et crée les premiers groupes armés. Il réalise néanmoins des actions en Haute-Vienne. Ainsi, le 1er octobre I94I, à Saint-Gilles-les-Forêts, il enlève un stock de cartes d'alimentation à la mairie. Le 26 janvier 1942, il est condamné par contumace par le Tribunal militaire de la 12e Région aux travaux forcés à perpétuité.
En mai 1942, Gabriel Roucaute, l'un des dirigeants du Parti communiste en zone sud, lui demande de déplacer son action à Limoges, considérant qu'elle doit être menée essentiellement dans les centres urbains. Georges Guingouin s'y refuse, ne voulant pas abandonner les hommes qu'il a organisés en groupes de combat. A la fois chef et soldat, il va diriger de nombreuses actions de sabotage.
De retour en Haute-Vienne, il y développe la résistance militaire dans les secteurs d'Eymoutiers, Saint-Léonard, Châteauneuf et Saint-Germain-les-Belles. Le 12 décembre 1942, il donne le signal d'une campagne qui empêchera la livraison de fourrage aux Allemands en faisant détruire dans la région les botteleuses du ravitaillement général destinées aux réquisitions de foin imposées par le gouvernement de Vichy. En août 1943, pour empêcher les récoltes et donc les réquisitions, il fait sauter cinq batteuses de blé simultanément. Enfin, il s'oppose ouvertement à l'autorité de Vichy en signant de son nom les affiches du "Préfet du maquis" qui imposent un barème plus rémunérateur pour les produits agricoles et oblige les meuniers à revenir à un taux de blutage normal.
RENÉ TALLET
1919 - 1984
{ Dordogne }
Chef de maquis - Armée Secrète
Fils d’une famille paysanne de Dordogne, René Tallet s’inscrit dès le début des hostilités à la formation des pilotes de chasse, où il est reçu. Il est stationné au Maroc jusqu’en 1941, puis décide de revenir en France pour aider sa famille en difficulté. En 1942, il rentre grâce à son ami Segui dans le réseau « Jupiter », qui opère une surveillance des convois allemands à la gare de Saint-Yrieix-la-Perche. Opérant une liaison radio avec Londres pour transmettre ces informations, les résistants doivent souvent changer de lieu de transmission, ce qui multipliait le risque de dénonciation. Son camarade Segui doit se cacher dans les bois, et lui transfère son nom de résistant qui était « Violette ». Au même moment, ce groupe de résistants se met en contact avec le réseau de l’Armée Secrète de Dordogne, dirigé par le notaire Charles Serre. Du fait de l’instauration du STO en 1943, des milliers de jeunes français sont recueillis dans les maquis, dont celui qui s’établit aux environs du hameau natal de René Tallet, Queyroi de Sarlande. En février 1944, le camp de Pont Lasveyras, dont il avait la responsabilité, est attaqué par les Allemands, un événement relaté dans le film consacré à Roger Meyer. La Milice fait même courir le bruit qu’il a été tué. Mais quatre mois plus tard, Violette tend une embuscade à un convoi de miliciens : ceux-ci ne reviendront jamais dans cette partie du département. Le 5 juin 1944, Rodolphe Cézard dit « Rac », qui était l’adjoint de Charles Serre, lui demande de rassembler les hommes valides et de préparer des embuscades dans la région de Biral. Il va former un bataillon qui participe à la libération de Périgueux le 18 août, Pizou le 22 et Angoulême le 1er septembre. Il termine la guerre sur le front de l’Atlantique en jouant un rôle important dans la prise de Royan le 17 avril 1945. Grand meneur d’hommes et capitaine à l’âge de 26 ans, il refuse de réintégrer l’armée pour revenir travailler à la ferme familiale malgré les demandes du 2e Bureau.