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Prison de Limoges

 Prison de Limoges

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Limoges (Haute-Vienne), Maison d’arrêt, janvier - juin 1944

Entre la fin janvier 1944 et la fin juin 1944, une cour martiale instituée par le gouvernement de Vichy, et contrôlée par la Milice, procéda de manière expéditive, à la Maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) à une série de condamnations à mort suivies immédiatement de l’exécution par fusillade. 26 résistants en furent les victimes.

La maison d’arrêt de Limoges est un établissement pénitentiaire à régime cellulaire construit au milieu du XIXème siècle et mise en service en 1856. Le bâtiment principal entouré de hauts murs fut construit sous la forme d’une croix, il est situé 17 bis, place du Champ de foire. La prison fut avant la seconde guerre mondiale, connue dans l’histoire de la ville par la grande manifestation ouvrière qui le 17 avril 1905 vit 3000 manifestants l’investir pour libérer des camarades ouvriers emprisonnés.
La seconde guerre mondiale aggrava considérablement les conditions d’incarcération, suite à la forte croissance de la population pénale du fait de la mise en place de juridictions d’exceptions et suite aux pénuries provoquées par les exigences du gouvernement allemand. La situation s’aggrava plus encore au cours de l’automne 1943, avec le développement des maquis et par suite la forte croissance des arrestations de résistants. L’arrivée de Joseph Darnand le 1er janvier 1944 à la tête du secrétariat au Maintien de l’Ordre accéléra encore le processus de dégradation de l’administration pénitentiaire : les miliciens investirent les prisons, les incarcérations sans titre légal se multiplièrent. L’institution des cours martiales par la loi du 20 janvier 1944 constitua le point extrême de cette dégradation. Ces cours instituées sous l’autorité du gouvernement de Vichy avaient pour objectif de juger tout individu arrêté « en flagrant délit d’assassinat ou de meurtre, de tentative d’assassinat ou de meurtre, commis au moyen d’armes et d’explosifs, pour favoriser une activité terroriste ». Composée de trois juges anonymes et itinérants, leurs actes étaient expéditifs, les sentences sans appel et les condamnés immédiatement exécutés, par des miliciens mais aussi très souvent par des pelotons de GMR requis. Une circulaire du 15 février précisait que les corps des résistants fusillés devaient être « transportés au cimetière par fourgon sans aucun cortège » puis inhumés dans la fosse commune, ce qui fut le cas à Limoges au cimetière municipal de Louyat. La cour martiale siégeant à Limoges avait autorité sur les trois départements du Limousin, Creuse, Corrèze et Haute-Vienne mais aussi sur la Dordogne et la partie du département de la Charente située à l’est de l’ancienne ligne de démarcation.
L’examen du registre des décès de la ville de Limoges pour l’année 1944, révèle ainsi une série de 9 passages entre le 31 janvier 1944 et le 30 juin 1944, date de la dernière exécution d’un résistant à la prison. Le nombre des fusillés après condamnation de la cour martiale de Vichy s’élèverait ainsi à 26 (sont pris en compte dans le registre, les décès déclarés comme ayant eu lieu au 17 bis Place du Champ de foire, adresse de la maison d’arrêt de Limoges).
Liste des victimes :
31 janvier 1944 : 
Gaston, Philibert CHATY,
Né le 5 juin 1925 à Baronville (Moselle), fusillé le 31 janvier 1944 après condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne)  résistant FTPF.

 Célibataire, il est domicilié rue de la Bonneterie à Thierville-sur-Meuse (Meuse) et il est  chauffeur. Mosellan, il est surement  évadé de la Moselle annexée pour échapper soit au RAD, le Reichsarbeitsdienst, dans lequel la classe 1945 fut incorporée en Moselle en janvier 1943, soit à la Wehrmacht dans laquelle la classe 1945 fut versée en octobre 1943 après son retour du RAD. Il se réfugie à Limoges, il est arrêté en septembre 1943 pour tentative de vol de voiture afin de rejoindre le maquis. Il est  tué deux policiers du commissariat de Limoges lors de son interpellation. Emprisonné, il s’évade en octobre 1943 mais est dans le même temps condamné à mort par la section spéciale de Limoges (composée de magistrats et de représentants des forces de l’ordre). Philibert Chaty rejoint alors la Résistance au sein des FTPF, intégrant le maquis de Brigueuil (Charente). Il pend ensuite le commandement d’un groupe de maquisards au lieu-dit La Reille, commune de Cussac (Haute-Vienne). Le groupe est déplacé le 14 novembre 1943 au Repaire à Chéronnac (Haute-Vienne). Il mene une attaque contre la gendarmerie de Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne) le 8 décembre 1943. L’échec d’une opération à Limoges dans la nuit du 22 au 23 janvier 1944 amene le groupe à se replier sur le territoire de la commune de Saint-Marie-de-Vaux (Haute-Vienne) où, quelques jours plus tard, Gaston Chaty est arrêté en même temps qu’Edouard Melchior et qu’un nommé Migueles. Il est interné à la maison d’arrêt de Limoges. Il ne semble pas que Gaston Chaty ait été jugé à nouveau par la cour martiale de Vichy. Il est fusillé le 31 janvier 1944, avec Édouard Melchior, à 18 h. dans l’enceinte de la prison. Il est âgé de 18 ans.
Après avoir été inhumé au cimetière de Louyat à Limoges, son corps sera transféré après la guerre à la nécropole nationale de Chasseneuil-sur-Bonnieure en Charente (section 1, carré D, rang 14, tombe 439). Il obtint le 2 novembre 1949 la mention Mort pour la France.

 Édouard MELCHIOR:Né le 19 avril 1923 à Dudelange (Luxembourg), fusillé le 31 janvier 1944 après condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) , enrôlé de force luxembourgeois , résistant.Melchior edouard

En réalité, il semble avoir caché lors des interrogatoires sa véritable nationalité. La Fédération des enrôlés de force du Luxembourg l’a intégré dans ses listes et le présente comme  :Mort pour la patrie ,  von französischer Miliz erschossen  (fusillé par la milice française). Il était en fait né à Dudelange (Luxembourg) commune limitrophe de Zoufftgen, dans le département de la Moselle de l’autre côté de la frontière. L’hypothèse la plus plausible est qu’il a été comme toute la classe 43 au Luxembourg, enrôlé de force dans la Wehrmacht et qu’il a ensuite déserté en Limousin et rejoint la Résistance française. Lors de son arrestation, il a naturellement caché sa désertion de l’armée allemande. Il rejoignit la Résistance au sein des FTPF à une date inconnue. Il est membre d’un groupe de maquisards au lieu-dit La Reille, commune de Cussac (Haute-Vienne). Le groupe est déplacé le 14 novembre 1943 au Repaire à Chéronnac (Haute-Vienne). Il mena une attaque contre la gendarmerie de Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne) le 8 décembre 1943. L’échec d’une opération à Limoges dans la nuit du 22 au 23 janvier 1944 amene le groupe à se replier sur le territoire de la commune de Saint-Marie-de-Vaux (Haute-Vienne) où, quelques jours plus tard, Edouard Melchior est arrêté en même temps que Gaston Chaty et qu’un nommé Migueles.
Il fut interné à la 
maison d’arrêt de Limoges. La loi du 20 janvier 1944 promulguée par le gouvernement de Vichy institua des cours martiales itinérantes composées de trois juges anonymes. Les jugements étaient expéditifs et sans appel, les condamnés immédiatement fusillés dans l’enceinte de la prison, par un peloton composé de membres des GMR. La cour martiale siégea ainsi à Limoges à plusieurs reprises entre la fin janvier et le début du mois de juillet 1944. Édouard Melchior fut conduit le 31 janvier 1944 devant cette cour martiale, lors de sa première session à Limoges et condamné à mort. Il fut aussitôt avec Philibert Gaston Chaty, fusillé à 18 heures dans l’enceinte de la prison. Son corps fut inhumé dans la fosse commune du cimetière municipal de Louyat à Limoges.


11 février 1944 : 
René, Antoine CHABANIER
Né le 1er mai 1914 à Paris Xème arr. (Seine), fusillé le 11 février 1944 après condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) , ouvrier peintre , résistant FTPF en Corrèze. René Chabanier retourne à cette date chez ses parents en Corrèze à Saint-Yrieix-le-Déjalat. Durant la « drôle de guerre », il est employé comme requis à la Manufacture d’Armes de Tulle (M.A.T). A partir du 1er septembre 1942, il est  cantonnier auxiliaire à Egletons. Célibataire, le 13 janvier 1944 il est convoqué pour une visite médicale à Brive par le S.T.O. pour aller travailler pour l’organisation Todt. Il décide alors de rejoindre le maquis et s’engage au sein des FTPF.  hébergé à Chaumeil, il est transféré dans un camp à Saint-Salvadour. Il déclare avoir appartenu au détachement du camp Guy Lelong.

Le 29 janvier 1944, il participe à l’attaque d’un convoi de GMR accompagné d’un escadron de la Garde près de Treignac, avec son groupe FTP en compagnie d’une unité de l’AS, dans le but de libérer 3 membres de l’AS capturés un peu plus tôt dans la journée. Au cours de l’attaque, deux résistants AS (Léon Jules Dessal et Jean Glevarec) sont tués, deux autres, blessés, décédèrent l’un, Paul Plazanet, à l’hôpital de Tulle le 30 janvier, l’autre (non identifié, un Parisien surnommé « Trocadéro ») à celui de Limoges le 30 ou 31 janvier. Le GMR du Bourbonnais compte 3 morts, 4 blessés graves (dont un amputé du bras) et 3 blessés légers.
René Chabanier est capturé avec un Soviétique, Ivan Alexandrov, de l’unité AS. Inculpé de meurtre et tentative de meurtre, il est condamné le 11 février 1944 à la peine capitale lors d’une session à Limoges de la cour martiale itinérante instituée en janvier 1944 par le gouvernement de Vichy. Il est fusillé le jour même comme le Soviétique à la maison d’arrêt .
La cour martiale se montre plus clémente avec les autres maquisards capturés de l’AS, en les inculpant de  détention d’armes et participation à une entente subversive , et en les condamnant à 4 à 6 mois de prison et une amende.
A noter que dans le prolongement de la contre-attaque menée par le GMR, les gardes tirent sur un véhicule qui se présente à un barrage et abattent 3 des occupants civils de l’automobile (Louis Bretagnolle, Marthe Cheype et Pierre Chassagne) en train de ramener un malade de l’hôpital de Tulle.
Un arrêt du 23 janvier 1945 de la Chambre de la Cour d’Appel de Limoges annule l’arrêt de condamnation à mort d’Antoine Chabanier.
Il obtint la mention mort pour la France le 2 février 1954 et son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Yrieix-le-Déjalat.

Yvan ALEXANDROVNé le 7 janvier 1908 à Rostov-sur-le-Don (Russie), fusillé le 11 février 1944 à Limoges (Haute Vienne) après condamnation à mort d’une cour martiale (SGMO) ,mineur , résistant Armée secrète (AS) en Corrèze.D’après ses déclarations aux policiers suite à son arrestation, Yvan Alexandrov est un ouvrier mineur des environs de Rostov. Au début de 1942, il est déporté par les Allemands avec sa famille dans le secteur de Vitebsk où il est employé pour la construction de routes et de chemins de fer.

En 1943, il est séparé de sa femme et de ses enfants et déplacé en Allemagne. Il quitte l’Allemagne pour rejoindre un oncle émigré près de Versailles. Arrivé à destination en octobre 1943, il apprend par le voisinage que son oncle est parti pour Périgueux. Il décide de s’y rendre à pied, en s’aidant d’une carte de calendrier fournie par un voisin. En janvier 44, il est intercepté par des résistants et amené dans un maquis. Selon une autre version, Alexandrov, avec un compatriote, a déserté une unité allemande stationnée en Corrèze et ils avaient été récupérés par l’AS.
Le 29 janvier, il participe à l’attaque d’un convoi de GMR près de Treignac (Corrèze) avec son groupe AS épaulé par une unité FTPF dans le but de libérer trois membres de l’AS capturés un peu plus tôt dans la journée. Au cours de l’attaque, deux résistants AS furent tués, un troisième achevé. Alexandrov, resté pour couvrir le repli, fut capturé avec un FTPF, 
René, Antoine Chabanier et fut sévèrement brutalisé par les GMR.
Le 11 février 1944, il fut condamné à la peine capitale avec le FTPF Chabanier par la cour martiale de Vichy à Limoges et fusillé, sans doute le jour-même à la 
maison d’arrêt comme c’était l’usage. Il fut inhumé au cimetière de Louyat à Limoges. Sa sépulture porte aussi le nom d’Ivan Pilipenko. Ce nom a été rajouté à l’initiative des FTP de la Dordogne, qui ont dû croire qu’Ivan Alexandrov était une fausse identité donnée par leur camarade Pilipenko, lui-aussi soviétique, capturé par les Allemands le 25 mars 1944.


18 mars 1944 : 
Pierre, Henri, dit Jack COTIER,
Né le 1er juillet 1924 à Villefagnan (Charente), fusillé le 18 mars 1944 sur condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; matelot dans la Marine nationale ; résistant FFI. le matelot Jack Cotier fut démobilisé à la fin de 1942.

Requis au Service du travail obligatoire (STO) en 1943, il s’évade d’Allemagne et s’engage dans la Résistance. Incorporé aux Forces françaises de l’intérieur (FFI), actif au sein du maquis des Billanges (Haute-Vienne, canton d’Ambazac), Jack Cotier (alias Zizi) est capturé par les Allemands le 28 février 1944.
Il est incarcéré à la maison d’arrêt de Limoges. La loi du 20 janvier 1944 promulguée par le gouvernement de Vichy avait instituée des cours martiales itinérantes composées de trois juges anonymes. Les jugements étaient expéditifs et sans appel, les condamnés immédiatement fusillés dans l’enceinte de la prison, par un peloton composé de membres des GMR. La cour martiale siégea ainsi à Limoges à plusieurs reprises entre la fin janvier et le début du mois de juillet 1944. Jack Cotier fut condamné à la peine de mort pour « activité terroriste » par cette cour martiale et fusillé sur place, à la 
maison d’arrêt de Limoges, le 18 mars 1944, à 14 h 30. Il fut inhumé au cimetière municipal de Limoges.
Il obtint la mention « Mort pour la France », et fut reconnu « Interné Politique » le 8 juin 1955. Son nom figure sur le monument aux morts de Villefagnan (Charente).

 Marcel, Louis LEGENDRENé le 11 février 1923 à Paris (XIIème arr.), fusillé le 18 mars 1944 sur condamnation d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; étudiant ; résistant FTPF de la Dordogne.célibataire et domicilié en 1944 à Terrasson (Dordogne). En 1943, alors que son année de naissance le destinait à la réquisition pour le STO, Marcel Legendre, réfractaire, choisit de rejoindre un maquis. D’abord engagé auprès de l’Armée Secrète du Périgord Vert, il rejoint ensuite les FTPF, devenant chef du groupe Valmy (sous-secteur C, Dordogne ouest) sous le pseudonyme de « Georges ». Le groupe est établi à la ferme de la Régasse près de Pont-Saint-Mamet, commune de Douville (Dordogne).
Le maquis est victime en mars 1944 du zèle répressif déployé par le capitaine Jean, commandant l’escadron 4/5 de la Garde, cantonné à Bergerac (Dordogne). Entre les mois de décembre 1943 et avril 1944 il porte avec son unité, un corps franc composé d’une trentaine de volontaires, des coups très durs à la résistance locale. Le 2 mars 1944, le groupe FTP Valmy mene une attaque contre la perception de Bergerac. Le lendemain après-midi, l’officier de la Garde met en place un barrage sur la RN 21, sur la route de Périgueux, en haut de la côte de Pont-Saint-Mamet (commune de Douville, Dordogne) au lieu-dit Cantalouette. Il fait ouvrir le feu sur un camion chargé d’une dizaine de FTP du groupe Valmy. Deux résistants sont tués, un troisième grièvement blessé, est emmené par ses camarades qui parvinrent à se replier vers leur base, la ferme de la Régasse. Marcel Legendre le chef du groupe décide d’attendre que des soins soient donnés au blessé avant de changer de cantonnement. Le dimanche 5 mars, le capitaine Jean revint en civil dans le secteur de Pont-Saint-Mamet, et usant d’un subterfuge (il se prétend médecin venu soigner le blessé du maquis), parvient à obtenir en fin d’après-midi le renseignement recherché : le lieu de cantonnement du maquis. Le soir même, il obtient du sous-préfet de Bergerac l’autorisation d’intervention. Le 6 mars 1944, à trois heures du matin, à la tête de son corps franc, le capitaine Jean fait encercler la ferme et donnel’ordre de l’assaut. Le groupe FTP Valmy dont les guetteurs avaient été neutralisés, fut mis hors de combat. Neuf maquisards dont leur chef Marcel Legendre furent faits prisonniers. Claude Cazals dans son livre La Garde sous Vichy (op. cit.) cite un extrait du rapport du sous-préfet à sa hiérarchie : « Dans les papiers qui ont été saisis par le capitaine Jean, j’ai vu un lot important de cartes d’alimentation et toute une série de circulaires et de tracts signés du parti communiste. En outre une somme de 26.000 francs a été trouvée ». D’abord incarcéré à Périgueux, Marcel Legendre et ses camarades furent rapidement transférés à Limoges. Le 12 mars en effet le préfet de la Dordogne demanda au préfet régional de Limoges « de déférer le plus rapidement possible ces individus devant la cour martiale » (Claude Cazals op. cit.). La loi du 20 janvier 1944 promulguée par le gouvernement de Vichy avait instituée des cours martiales itinérantes composées de trois juges anonymes. Les jugements étaient expéditifs et sans appel, les condamnés immédiatement fusillés dans l’enceinte de la prison, par un peloton composé de membres des GMR. La cour martiale siégea ainsi à Limoges à plusieurs reprises entre la fin janvier et le début du mois de juillet 1944. Transféré à Limoges, Marcel Legendre fut incarcéré à la 
maison d’arrêt. Considéré comme le chef du groupe, il fut condamné à la peine de mort pour « activité terroriste » par cette cour martiale le 18 mars 1944 et immédiatement fusillé sur place, à la maison d’arrêt de Limoges, à 14 h 30 en même temps que Pierre dit Jack COTIER. Il fut inhumé au cimetière municipal de Limoges.
Il obtint la mention Mort pour la France. Il fut homologué lieutenant FFI à titre posthume, et reçut la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance. Son nom figure sur le monument aux morts de Terrasson ainsi que sur le monument commémoratif dressé dans le cimetière communal. Il figure également sur le monument aux morts de Pont-Saint-Mamet. Une rue de Terrasson porte le nom de Marcel Legendre.


4 avril 1944 : 
Francisco ROBERTONé le 21 décembre 1915 à Graus, province de Huesca (Espagne), fusillé le 4 avril 1944 après condamnation à mort par une cour martiale du régime de Vichy, à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; républicain espagnol ; résistant et maquisard FTPF de la Creuse.Républicain espagnol, célibataire, réfugié en France lors de la défaite de l’armée républicaine espagnole, il entra le 9 février 1939 sur le territoire français. Blessé au ventre, il fut d’abord hospitalisé avant d’être interné au camp d’Agde (Hérault), camp créé en février 1939 pour recevoir les républicains espagnols réfugiés en France. Transformé fin 1940 par le régime de Vichy en Centre de rassemblement des étrangers, il regroupa alors 6000 étrangers de trente nationalités. Francisco Roberto fut requis pour partir travailler à Marseille (Bouches-du-Rhône) dans le cadre de l’organisation Todt qui entama à partir de l’été 1943 des travaux de fortification sur la côte méditerranéenne. Il s’évada au bout d’une dizaine de jours et se cacha dans un premier temps dans l’Aude. Il rejoignit ensuite la région de La Souterraine (Creuse). Un tel choix reflète sans nul doute le maintien de solidarités entre républicains espagnols et vraisemblablement la présence du parti communiste clandestin. En effet à cette époque, pour la seule région de La Souterraine, plus de 150 militants communistes se répartissent sur treize communes. Alain Guérin, dans sa chronique de la Résistance (op. cit.) y signale : « une solide organisation sur laquelle comptait le comité militaire régional des FTP, organisation capable d’assurer l’hébergement des réfractaires du STO, de s’occuper du ravitaillement des maquisards, de leur ravitaillement et de la sécurité des camps ». Francisco Roberto devint ouvrier agricole chez un agriculteur résistant, Mr. Terrasson de Nouvelours, commune de Grand-Bourg (Creuse) qui avait déjà employé Vidal De Juana Baldazo. En effet depuis octobre 1943, le responsable régional FTPF avait décidé de réunir les Espagnols engagés dans la clandestinité au sein d’un groupe FTP-MOI (Main d’Œuvre Immigrée), au hameau de Nouvelours, commune de Grand-Bourg, à l’endroit où Vidal De Juana Baldazo avait travaillé entre 1941 et 1943 et noué de solides amitiés. Francisco Roberto intégra donc ce maquis. Le 20 mars 1944, suite à une dénonciation, une vaste opération policière fut menée dans la commune de Grand Bourg, par la 20ème brigade de police de sûreté du gouvernement de Vichy appuyée par des détachements du 5ème régiment de la Garde et du GMR Berry stationné à la Souterraine. Quatre maquisards espagnols furent arrêtés, parmi eux Roberto Francisco, caché dans la grange des Terrasson où il fut découvert sous des bottes de paille. Les agriculteurs soupçonnés d’avoir hébergé les maquisards furent également arrêtés et déportés à Buchenwald. Franscisco Roberto fut conduit à Limoges (Haute-Vienne) avec José Fuentes et Ramon Marco et incarcéré à la maison d’arrêt. Remis à la Milice, ils subirent interrogatoires et tortures sous l’autorité de Jean Filliol (un des fondateurs de la Cagoule) chef du deuxième bureau (renseignement) de la Milice de Limoges. Franscisco Roberto fut finalement présenté le 4 avril 1944 devant une "cour martiale" itinérante et anonyme créée en janvier 1944 sous l’autorité du gouvernement de Vichy. Condamné à mort. Il fut aussitôt avec ses deux camarades, fusillé à 17 heures dans l’enceinte de la prison. En même temps qu’eux fut également fusillé un résistant FTPF des maquis de la Haute-Vienne, René Jallageas.

Son nom figure sur le monument des Espagnols arrêtés à Nouvelours, édifié par la municipalité de Grand-Bourg en 1978, au lieudit La Montagne, sous l’impulsion de l’A.N.A.C.R de la Creuse. Il figure aussi à Guéret (Creuse) sur le mémorial de la Résistance creusoise.

José FUENTES:Né le 17 avril 1914 à Madrid (Espagne), fusillé le 4 avril 1944 après condamnation d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; républicain espagnol ; résistant et maquisard FTPF de la Creuse.

Républicain espagnol réfugié en France lors de la défaite de l’armée républicaine espagnole, il entra le 11 février 1939 sur le territoire français et fut interné dans un premier temps au camp d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). Célibataire, après une étape dans un camp de travailleurs étrangers du Gers, il fut affecté au GTE 420 de Clocher, commune de Saint-Sulpice-Le-Guéretois (Creuse). La loi du 27 septembre 1940 organisant les GTE, prévoyait de mettre les étrangers des GTE à la disposition d’entreprises, l’objectif étant en Creuse de fournir de la main d’œuvre pour les travaux agricoles et forestiers, main d’œuvre d’autant plus attendue que le nombre conséquent des prisonniers de guerre posait problème au fonctionnement des exploitations agricoles. Arrivé au camp en juillet 1941, José Fuentes fut placé comme ouvrier agricole dans une ferme de la commune de Saint-Agnant-de-Versillat (Creuse), au nord de La Souterraine et à la frontière de la Haute-Vienne.
Le journal tenu par un jeune résistant devenu historien, Marc Parrotin (repris après la guerre dans un livre, op. cit.) nous donne le récit du passage au maquis : « dimanche 26 décembre 1943 : ils sont trois camarades espagnols attablés dans la salle de notre café-tabac, cet après-midi. Je les connais bien, ces combattants de l’armée républicaine que la défaite a amenés dans notre région après une longue détention dans des camps de réfugiés. Il y a là José Fuentes qui travaille dans une ferme de Villeberthe, Francisco Roberto et Miguel Lopez dit Vidal. Ils viennent assez régulièrement chez nous, le dimanche, heureux de s’y retrouver. Chassés de leur patrie par le fascisme, ils sont ouvriers agricoles, pauvres, mais scrupuleusement honnêtes. Parfois, surtout quand ils retrouvent le fils des Lachaise, un ancien des brigades internationales, ils entonnent des complaintes de leur pays natal et aussi des chants révolutionnaires où s’exprime la haine d’Alphonso XIII et de Franco et où sont exaltés les combats de l’Ebre et de Guadalajara. Mais aujourd’hui, ils sont soucieux, José vient de recevoir une convocation pour le S.T.O. Ils sortent ensemble et je les revois peu après, au pont de Mazeigoux, tout au bord de la rivière où ils discutent à voix basse. Je comprends que Francisco et Vidal veulent décider José à les rejoindre au Maquis ».
En effet depuis octobre 1943, le responsable régional FTPF avait décidé de réunir les espagnols engagés dans la clandestinité au sein d’un groupe FTP-MOI (Main d’Œuvre Immigrée), au hameau de Nouvelours, commune de Grand-Bourg, à l’endroit où 
Vidal De Juana Baldazo avait travaillé entre 1941 et 1943 et noué de solides amitiés. José Fuentes intégra donc ce maquis après avoir déserté du GTE 420 et fut caché chez un agriculteur du village de Nouvelours, Mr. Terrasson. Le 20 mars 1944, suite à une dénonciation, une vaste opération policière fut menée dans la commune de Grand Bourg, par la 20ème brigade de police de sûreté du gouvernement de Vichy appuyée par des détachements du 5ème régiment de la Garde et du GMR Berry stationné à la Souterraine. Quatre maquisards espagnols furent arrêtés. José Fuentes fut capturé en tentant de porter secours à Vidal De Juana Baldazo, blessé en tentant de s’échapper. Les agriculteurs soupçonnés d’avoir hébergé les maquisards furent également arrêtés et déportés à Buchenwald. José Fuentes fut conduit à Limoges (Haute-Vienne) avec Franscisco Roberto et Ramon Marco et incarcéré à la maison d’arrêt. Remis à la Milice, ils subirent interrogatoires et tortures sous l’autorité de Jean Filliol (un des fondateurs de la Cagoule) chef du deuxième bureau (renseignement) de la Milice de Limoges. José Fuentes fut finalement présenté le 4 avril 1944 devant une "cour martiale" itinérante et anonyme créée en janvier 1944 sous l’autorité du gouvernement de Vichy. Condamné à mort, il fut aussitôt avec ses deux camarades, fusillé à 17 h. dans l’enceinte de la prison. En même temps qu’eux fut également fusillé un résistant FTPF des maquis de la Haute-Vienne, René Jallageas.
Son nom (orthographié Fuantès) figure sur le monument des Espagnols arrêtés à Nouvelours, édifié par la municipalité de Grand-Bourg en 1978, au lieudit La Montagne, sous l’impulsion de l’A.N.A.C.R de la Creuse. Lors de son discours du 16 septembre 2007, Raoul Vaugelade de l’ANACR cite le témoignage d’Adrien Bounaud, étudiant en droit réfractaire, qui avait connu ces hommes : « Je me rappelle bien les quatre Espagnols qui ont été fusillés à Limoges au début 1944 ; il y avait Vidal, âgé d’une quarantaine d’année, ex-lieutenant de l’armée républicaine ; José, un paysan de très petite taille, brun comme le jais ; le grand François, un garçon élégant dont j’ai retenu qu’il chantait bien, et Ramón, un jeune qui les avait rejoints à Nouvelours. C’est le petit José qui, bien que peu instruit m’a fait connaître mon premier poème de García Lorca, le grand poète espagnol assassiné par les franquistes. Je me souviens du début : « Yo que me la llevé al rio/Pensando que era mozuelle/Pero tenia marido… » (sic).
Je n’ai connu García Lorca que plus tard, mais ce poème, je ne l’ai pas oublié ».
Le nom de José Fuentes figure aussi (là encore orthographié Fuantès) à Guéret (Creuse) sur le mémorial de la Résistance creusoise.

 Ramon MARCONé le 9 février 1922 à Barcelone (Espagne) , fusillé le 4 avril 1944 après condamnation d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ,républicain espagnol , résistant et maquisard FTPF de la Creuse. célibataire, il exerçait à Barcelone la profession de boucher charcutier. Engagé dans la défense de la République espagnole, il dut (avec son père) lors de la défaite de 1939 se réfugier en France. Entré sur le territoire français le 29 janvier 1939, il fut interné dans divers camps dont ceux d’Argelès-sur-Mer et de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales). Après la promulgation de la loi du 27 septembre 1940 organisant les GTE (Groupement de Travailleurs Etrangers), et prévoyant de mettre les étrangers des GTE à la disposition d’entreprises, il fut affecté au GTE 427 (Pyrénées-Orientales). En juin 1943, il fut requis pour partir travailler à Agde (Hérault) dans le cadre de l’organisation Todt qui entama à partir de l’été 1943 des travaux de fortification sur la côte méditerranéenne. Il s’évada au bout d’un mois et rejoignit la région de La Souterraine (Creuse). Un tel choix reflète sans nul doute le maintien de solidarités entre républicains espagnols et vraisemblablement la présence du parti communiste clandestin. En effet à cette époque, pour la seule région de La Souterraine, plus de 150 militants communistes se répartissaient sur treize communes. Alain Guérin, dans sa chronique de la Résistance (op. cit.) y signale : « une solide organisation sur laquelle comptait le comité militaire régional des FTP, organisation capable d’assurer l’hébergement des réfractaires du STO, de s’occuper du ravitaillement des maquisards, de leur ravitaillement et de la sécurité des camps ». Ramon Marco devint ouvrier agricole d’abord chez un agriculteur résistant, au hameau de Neuville, commune de Lizières (Creuse), puis dans la commune de Noth (Creuse), toujours dans le même secteur de La Souterraine.

Depuis octobre 1943, le responsable régional FTPF avait décidé de réunir les Espagnols engagés dans la clandestinité au sein d’un groupe FTP-MOI (Main d’Œuvre Immigrée), au hameau de Nouvelours, commune de Grand-Bourg, à l’endroit où Vidal De Juana Baldazo avait travaillé entre 1941 et 1943 et noué de solides amitiés. Ramon Marco intégra donc ce maquis. Le 20 mars 1944, suite à une dénonciation, une vaste opération policière fut menée dans la commune de Grand Bourg, par la 20ème brigade de police de sûreté du gouvernement de Vichy appuyée par des détachements du 5ème régiment de la Garde et du GMR Berry stationné à la Souterraine. Quatre maquisards espagnols furent arrêtés, parmi eux Ramon Marco, qui fut le premier capturé en tentant d’échapper à l’encerclement du hameau. Les agriculteurs soupçonnés d’avoir hébergé les maquisards furent également arrêtés et déportés à Buchenwald. Ramon Marco fut conduit à Limoges (Haute-Vienne) avec José Fuentès et Francisco Roberto et incarcéré à la maison d’arrêt. Remis à la Milice, ils subirent interrogatoires et tortures sous l’autorité de Jean Filliol (un des fondateurs de la Cagoule) chef du deuxième bureau (renseignement) de la Milice de Limoges. Ramon Marco fut finalement présenté le 4 avril 1944 devant une "cour martiale" itinérante et anonyme créée en janvier 1944 sous l’autorité du gouvernement de Vichy. Condamné à mort, il fut aussitôt avec ses deux camarades, fusillé à 17 h. dans l’enceinte de la prison. En même temps qu’eux fut également fusillé un résistant FTPF des maquis de la Haute-Vienne, René Jallageas.
Inhumé dans un premier temps au cimetière de Louyat, son corps fut transféré après la guerre à Carcassonne. A la demande de son père Ramon Marco demeurant à Brouilla (Pyrénées-Orientales) il fut déclaré Mort pour la France par décision du 7 juillet 1975. Son nom figure sur le monument des Espagnols arrêtés à Nouvelours, édifié par la municipalité de Grand-Bourg en 1978, au lieu-dit La Montagne, sous l’impulsion de l’A.N.A.C.R de la Creuse. Il figure aussi à Guéret (Creuse) sur le mémorial de la Résistance creusoise.

 René JALLAGEASNé le 23 juillet 1923 à Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente), fusillé le 4 avril 1944 sur condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) , manœuvre ou maréchal-ferrant , résistant FTPF.

René Jallageas était célibataire et domicilié à Angeac (Charente) lorsqu’il fut requis pour le Service du travail obligatoire (STO) au sein de l’Organisation Todt à La Rochelle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime).
Réfractaire, il s’engagea le 10 janvier 1944 dans les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) de Haute-Vienne (détachement « Frot »). Il a été homologué au grade de caporal dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Au cours d’une opération contre le maquis menée conjointement par les Allemands et un Groupe mobile de réserve (GMR) de Vichy, il fut arrêté le 20 mars alors qu’il était de garde dans la forêt de Saint-Priest-sous-Aixe (Haute-Vienne), après avoir ouvert le feu contre les assaillants.
Il fut interné à la maison d’arrêt de Limoges. La loi du 20 janvier 1944 promulguée par le gouvernement de Vichy avait institué des cours martiales itinérantes composées de trois juges anonymes. Les jugements étaient expéditifs et sans appel, les condamnés immédiatement fusillés dans l’enceinte de la prison, par un peloton composé de membres des GMR. La cour martiale siégea ainsi à Limoges à plusieurs reprises entre la fin janvier et le début du mois de juillet 1944. René Jallageas fut condamné à mort par cette cour martiale et fusillé sur place, à la maison d’arrêt de Limoges, le 4 avril 1944 à 18 heures en même temps que Roberto Francisco, Ramon Marco et José Fuentès, trois résistants creusois, anciens républicains espagnols.
Il a été reconnu « Mort pour la France » le 12 décembre 1947 et « Interné Résistant » le 20 août 1951. Son nom figure sur le monument aux morts d’Angeac (Charente).


25 avril 1944 :

Henri SAUVENT: 

 Georges BOUYNé le 25 mai 1924 à Saint-Léon-sur-Vézère (Dordogne), fusillé le 25 avril 1944 sur condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; cultivateur ; résistant FTPF de la Dordogne.Il est cultivateur,  s’engagea dans la Résistance au sein des FTPF, à l’âge de 19 ans, en février 1944 par crainte d’être envoyé travailler en Allemagne. En mars 1944, il était affecté à la garde de l’École des cadres des FTPF. Cette école des cadres de l’interrégion B des FTP, qui comprenait les départements de la Corrèze, de la Creuse, de la Dordogne et de la Haute-Vienne avait été créée au second semestre 1943 par l’état-major régional de Limoges pour, à la fois combler les vides provoqués par la répression subie lors des combats de l’été et de l’automne 1943, mais aussi pour instruire de jeunes cadres parmi les nouveaux engagés dans la Résistance. Le témoignage d’un résistant Roger Lescure recueilli dans Maquis de Corrèze (op. cit. p. 258) précise son fonctionnement : « A la fin de 1943, Raymond Duvignac me demande de diriger l’école des cadres de l’inter région FTP déjà installée près de Fanlac, en Dordogne… l’école dispose déjà d’un encadrement de camarades espagnols pour l’instruction militaire… Personnellement je suis commissaire aux effectifs, chargé du moral, de l’instruction politique et civique. Les stagiaires (25 ou 30 pour un stage de 25 jours) viennent surtout de Dordogne, mais aussi de la Corrèze et du Lot, de la Haute-Vienne, de l’Indre, de la Creuse. Cinq soviétiques assurent une garde permanente. Dans mes cours aux élèves-cadres FTP, j’enseigne que, si la propriété individuelle des travailleurs des campagnes et des villes doit être absolument respectée, par contre le bien national est nôtre et tout ce qui est destiné à l’ennemi doit être considéré comme prise de guerre ». De plus chaque stage devait participer à une opération militaire réelle, ce qui amena à partir de janvier 1944 à une multiplication des opérations de la Résistance dans le secteur. En mars 1944, l’école des cadres s’était déplacée, suite à une première attaque, au lieu-dit les Veyssières à Prats-de-Carlux. A cette époque, l’école était dirigée par le capitaine Fernandes Deogracias (appelé parfois « Diego Garcia ») et son adjoint Ortiz, deux Républicains espagnols mais semble alors inactive ou en attente d’une nouvelle promotion de stagiaires. Aux côtés des Espagnols, il faut noter la présence de deux militaires soviétiques, prisonniers de guerre évadés, Ivan « Golowin »Pilipenko et Victor Alexenko, chargés de la protection de l’école et parfois de l’instruction. Georges Bouy et une dizaine de jeunes français composaient le reste de l’effectif.
Le maquis fut victime fin mars 1944 du zèle répressif déployé par le capitaine Jean, commandant l’escadron 4/5 de la Garde, cantonné à Bergerac (Dordogne). Entre les mois de décembre et avril 1944 il porta avec son unité, un corps franc composé d’une trentaine de volontaires, des coups très durs à la résistance locale. Le 24 mars 1944, la brigade de gendarmerie de Sarlat (Dordogne) apprit la présence dans le secteur de Calviac-en-Périgord (Dordogne) dans une ferme, d’une trentaine de résistants. Les autorités administratives (préfet de la Dordogne, intendant du maintien de l’ordre à Limoges) prévenus donnèrent l’ordre au capitaine Jean d’intervenir. Le 25 mars à l’aube, les gardes du corps franc encerclèrent la ferme. Un violent combat s’engagea à l’issue duquel les gardes prirent possession de la ferme. Plusieurs résistants furent faits prisonniers André Dumas, Robert Solas et Georges Bouy (prénommé Serge dans le récit de Claude Cazals). Claude Cazals, La Garde sous Vichy (op. cit.) indique également l’existence d’un quatrième prisonnier Yvan Pilipenko alias « Golowin », ancien officier soviétique évadé d’Allemagne, qui sera ensuite déporté vers Dachau (convoi du 2 juillet 1944). Le rapport des enquêteurs qui suit le combat, indique qu’un important matériel fut découvert ainsi que des brochures montrant « que les méthodes enseignées dans cette école technique étaient fortement imprégnées de communisme ».
Sans doute incarcérés d’abord à Périgueux, Georges Bouy et ses camarades furent rapidement transférés à Limoges pour être jugés par la cour martiale. La loi du 20 janvier 1944 promulguée par le gouvernement de Vichy avait instituée des cours martiales itinérantes composées de trois juges anonymes. Les jugements étaient expéditifs et sans appel, les condamnés immédiatement fusillés dans l’enceinte de la prison, par un peloton composé de membres des GMR. La cour martiale siégea ainsi à Limoges à plusieurs reprises entre la fin janvier et le début du mois de juillet 1944. Georges Bouy fut condamné à la peine de mort pour « activité terroriste » par cette cour martiale le 25 avril 1944 et immédiatement fusillé sur place, à la 
maison d’arrêt de Limoges, à 17 h 20 en même temps que Robert Solas, Henri Sauvent, André Dumas et Desiderio Romero Platero. Il fut inhumé au cimetière municipal de Limoges.
Il obtint la mention Mort pour la France le 30 novembre 1945 et son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Léon-sur-Vézère (Dordogne).

Desiderio ROMERO PLATERONé le 25 septembre 1915 à Fuente Obejuna (province de Cordoue, Espagne), fusillé le 25 avril 1944 après condamnation d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; républicain espagnol ; résistant et maquisard FTP-MOI.

Originaire d’Andalousie, Il est célibaire et meunier  Engagé dans l’armée républicaine espagnole, il combattit contre les troupes franquistes (les informations qui alimentent cette notice viennent avec toutes les réserves qu’il faut attribuer à ce type de sources, de l’interrogatoire mené après sa capture, par un inspecteur de police français de Bergerac op. cit. ; il y est d’ailleurs nommé Romero Martinez mais il s’agit vraisemblablement d’un de ses surnoms et faux noms). L’offensive nationaliste contre Barcelone fin décembre 1938 amena rapidement l’effondrement du pouvoir républicain et la retraite (« retirada ») de nombreux civils et des troupes républicaines vers la France. Desiderio Romero Platero entra en France avec sa compagnie en février 1939. Regroupés dans des centres d’hébergement organisés dans l’urgence, les réfugiés furent ensuite répartis dans les diverses régions françaises. Les réfugiés, sans ressources, mais susceptibles d’exercer une activité furent incorporés dans des structures d’encadrement de plus en plus contraignantes crées par le gouvernement français : les Compagnies de travailleurs étrangers. Desiderio Romero Platero fut, semble-t-il, affecté à la 120ème compagnie de travailleurs étrangers, dans les Ardennes, à proximité de la frontière du Luxembourg. En mai – juin 1940, lors de l’effondrement de l’armée française et dans l’exode qui s’en suivit, il quitta sa compagnie et partit isolément vers le sud-ouest, parvenant après l’armistice du 25 juin 1940 en zone libre à Périgueux (Dordogne). Sans doute considéré comme un travailleur étranger évadé, il reçut l’aide d’autres républicains espagnols, et put rejoindre le domaine du marquis Gérard de Commarque (1903 – 1944) qui hébergea dans une ferme proche de son château de la Bourlie, commune d’Urval (Dordogne) plusieurs républicains espagnols sans papier. Il fit fournir à Desiderio Romero Platero une fausse carte d’étranger (peut-être Romero Martinez) et l’employa sur son domaine comme bûcheron et à la fabrication de charbon de bois. En février 1943, à la suite de l’arrestation d’un compatriote par les gendarmes français aux fins de réquisition pour le STO, il décida pour échapper à cette réquisition de prendre le maquis avec plusieurs camarades espagnols et rejoignit dans la région de Domme (Dordogne) un groupe de maquisards, républicains espagnols dans leur majorité, qui constitua au sein des groupes FTP un maquis FTP – MOI (Francs-Tireurs et Partisans – Main d’œuvre Immigrée).
Le maquis fut victime en mars 1944 du zèle répressif déployé par le capitaine Jean, commandant l’escadron 4/5 de la Garde, cantonné à Bergerac (Dordogne). Entre les mois de décembre et avril 1944 il porta avec son unité, un corps franc composé d’une trentaine de volontaires, des coups très durs à la résistance locale. Le 16 mars, sur renseignements, il parvint à encercler à l’aube, à la ferme du Canadier, près de Veyrines-de-Domme, un groupe FTP-MOI auquel appartenait Desiderio Romero Platero dit « Luis ». Trois maquisards José Sánchez Flores, Ángel Poyo Muñoz et Agustín Crespo Quevedo furent tués, Desiderio Romero Platero, découvert blessé, caché dans un taillis fut capturé et fait prisonnier. Il fut conduit dans un premier temps à l’hôpital de Bergerac où il dut répondre à un premier interrogatoire. Le capitaine Jean légèrement blessé dans l’action reçut par arrêté du 22 avril 1944 de la part de Pierre Laval, chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur une médaille d’or pour acte de courage et de dévouement avec la citation suivante : « Une opération de police ayant été décidée pour cerner un repaire de terroristes à Veyrines (Dordogne) a fait preuve d’un esprit de décision, de courage et de sang-froid en faisant le premier les sommations. A été blessé au cours de l’action ».
Conduit et incarcéré à la 
maison d’arrêt de Limoges, Desiderio Romero Platero fut finalement présenté devant une "cour martiale" créée sous l’autorité du gouvernement de Vichy, et condamné à mort par des juges français dont les noms resteront inconnus, le 25 avril 1944. Il fut exécuté aussitôt, à 16 heures 45, à la maison d’arrêt de Limoges en même temps qu’Henri Sauvent, Georges BouyAndré Dumas et Robert Solas. Son corps fut inhumé dans la fosse commune, du cimetière municipal de Louyat à Limoges.
Son corps pourrait avoir été ramené après la guerre à Veyrines-de-Domme. Son nom (sous la dénomination Romero Platero Desiderio) figure dans cette commune sur la sépulture collective établie dans le cimetière communal pour « les quatre combattants de la main d’œuvre immigrée (Résistance) d’origine espagnole ».

 André DUMAS

 Robert SOLASNé le 28 juin 1924 à Saint-Front-la-Rivière (Dordogne), fusillé le 25 avril 1944 sur condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; électricien ; résistant FTPF de la Dordogne.Célibataire, il exerçait la profession d’électricien et résidait à Périgueux, 4, rue Aubarède. Robert Solas rejoignit un maquis FTPF avec un camarade par crainte de rafles effectuées à Périgueux pour envoyer des jeunes travailler en Allemagne. Ils intégrèrent un camp dans les environs de Bars, probablement l’école des cadres de Fanlac à la garde duquel ils furent affectés. Cette école des cadres de l’interrégion B des FTP, qui comprenait les départements de la Corrèze, de la Creuse, de la Dordogne et de la Haute-Vienne avait été créée au second semestre 1943 par l’état-major régional de Limoges pour, à la fois combler les vides provoqués par la répression subie lors des combats de l’été et de l’automne 1943, mais aussi pour instruire de jeunes cadres parmi les nouveaux engagés dans la Résistance. Le témoignage d’un résistant Roger Lescure recueilli dans Maquis de Corrèze (op. cit. p. 258) précise son fonctionnement : « A la fin de 1943, Raymond Duvignac me demande de diriger l’école des cadres de l’inter région FTP déjà installée près de Fanlac, en Dordogne… l’école dispose déjà d’un encadrement de camarades espagnols pour l’instruction militaire… Personnellement je suis commissaire aux effectifs, chargé du moral, de l’instruction politique et civique. Les stagiaires (25 ou 30 pour un stage de 25 jours) viennent surtout de Dordogne, mais aussi de la Corrèze et du Lot, de la Haute-Vienne, de l’Indre, de la Creuse. Cinq soviétiques assurent une garde permanente. Dans mes cours aux élèves-cadres FTP, j’enseigne que, si la propriété individuelle des travailleurs des campagnes et des villes doit être absolument respectée, par contre le bien national est nôtre et tout ce qui est destiné à l’ennemi doit être considéré comme prise de guerre ». De plus chaque stage devait participer à une opération militaire réelle, ce qui amena à partir de janvier 1944 à une multiplication des opérations de la Résistance dans le secteur. En mars 1944, l’école des cadres s’était déplacée, suite à une première attaque, au lieu-dit les Veyssières à Prats-de-Carlux. A cette époque, l’école était dirigée par le capitaine Fernandes Deogracias (appelé parfois « Diego Garcia ») et son adjoint Ortiz, deux Républicains espagnols mais semble alors inactive ou en attente d’une nouvelle promotion de stagiaires. Aux côtés des Espagnols, il faut noter la présence de deux militaires soviétiques, prisonniers de guerre évadés, Ivan « Golowin »Pilipenko et Victor Alexenko, chargés de la protection de l’école et parfois de l’instruction. Robert Solas et une dizaine de jeunes français composaient le reste de l’effectif.Le maquis fut victime fin mars 1944 du zèle répressif déployé par le capitaine Jean, commandant l’escadron 4/5 de la Garde, cantonné à Bergerac (Dordogne). Entre les mois de décembre et avril 1944 il porta avec son unité, un corps franc composé d’une trentaine de volontaires, des coups très durs à la résistance locale. Le 24 mars 1944, la brigade de gendarmerie de Sarlat (Dordogne) apprit la présence dans le secteur de Calviac-en-Périgord (Dordogne) dans une ferme, d’une trentaine de résistants. Les autorités administratives (préfet de la Dordogne, intendant du maintien de l’ordre à Limoges) prévenus donnèrent l’ordre au capitaine Jean d’intervenir. Le 25 mars à l’aube, les gardes du corps franc encerclèrent la ferme. Un violent combat s’engagea à l’issue duquel les gardes prirent possession de la ferme. Plusieurs résistants furent faits prisonniers Robert Solas, André Dumas et Georges Bouy (prénommé Serge dans le récit de Claude Cazals). Claude Cazals, La Garde sous Vichy (op. cit.) indique également l’existence d’un quatrième prisonnier Yvan Pilipenko alias « Golowin », ancien officier soviétique évadé d’Allemagne, qui sera ensuite déporté vers Dachau. Le rapport des enquêteurs qui suit le combat, indique qu’un important matériel fut découvert ainsi que des brochures montrant « que les méthodes enseignées dans cette école technique étaient fortement imprégnées de communisme ».
Sans doute incarcérés d’abord à Périgueux, Robert Solas et ses camarades furent rapidement transférés à Limoges pour être jugés par la cour martiale. La loi du 20 janvier 1944 promulguée par le gouvernement de Vichy avait instituée des cours martiales itinérantes composées de trois juges anonymes. Les jugements étaient expéditifs et sans appel, les condamnés immédiatement fusillés dans l’enceinte de la prison, par un peloton composé de membres des GMR. La cour martiale siégea ainsi à Limoges à plusieurs reprises entre la fin janvier et le début du mois de juillet 1944. Robert Solas fut condamné à la peine de mort pour « activité terroriste » par cette cour martiale le 25 avril 1944 et immédiatement fusillé sur place, à la 
maison d’arrêt de Limoges, à 17 h 20 en même temps que Georges Bouy, Henri Sauvent, André Dumas et Desiderio Romero Platero. Il fut inhumé au cimetière municipal de Limoges.
Il obtint le 1er août 1946 la mention mort pour la France.


6 mai 1944 : 
Pierre LAUTRETE
Né le 18 novembre 1924 à Champagnac-la-Rivière (Haute-Vienne), fusillé le 6 mai 1944 sur condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; peintre en porcelaine à Limoges ; résistant FTPF de la Haute-Vienne.Célibataire, Ouvrier dans le secteur de l’industrie porcelainière limousine, il était peintre en porcelaine et résidait à Limoges, 30, rue du clos Augier.Réfractaire au STO, il rejoignit un détachement FTPF le 29 mars 1944 entre la Chapelle -Montbrandeix et Marval au lieu-dit Lartemache. Les responsables de ce groupe auraient éliminé un auxiliaire de la police allemande, un certain Taraud. Fin avril, le groupe tendit une embuscade à un autre agent au service de la police allemande, Evrard, pour libérer son responsable« Gérard » arrêté à Châlus par ce même Evrard. Ce dernier fut exécuté deux ou trois jours après par un peloton composé de Pierre Lautrete, ClaudeRogation, et François.Mérigalet.
Le 1er mai 1944, Pierre Lautrete fut capturé avec 9 camarades de son groupe FTP par les GMR à Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne) alors qu’ils attaquaient la gendarmerie de cette localité. Ils furent conduits à la caserne de la milice à Limoges (Haute-Vienne) où ils furent interrogés jusqu’au 5 mai puis remis à la police. Parmi ces dix résistants, seuls Pierre Lautrete et deux de ses camarades, 
François Mérigalet et Claude Rogation, furent condamnés à mort le 6 mai à 15 heures 30 lors d’une session à Limoges de la cour martiale instituée en janvier 1944 par le gouvernement de Vichy et fusillés à la maison d’arrêt de Limoges par un peloton composé de membres des GMR, le même jour, 6 mai à 16 heures 30. Ils furent inhumés au cimetière de Louyat. Cette condamnation résulta peut-être de leur reconnaissance de la participation à l’exécution d’Evrard à laquelle les 7 autres n’avaient pas pris part.
Pierre Lautrete obtint la mention Mort pour la France le 11 avril 1947 et son nom figure sur le monument commémoratif de la Résistance au jardin d’Orsay à Limoges.

Claude ROGATIONNé le 1er mai 1924 à Périgueux (Dordogne), fusillé le 6 mai 1944 après condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) , cuisinier , résistant FTPF de la Haute-Vienne.Originaire de la Dordogne, Célibataire, exerçant la profession de cuisinier, il résidait au début 1944, au 6, rue de la Nation à Périgueux, vraisemblablement chez ses parents.Claude Rogation, réfractaire au STO, rejoignit en Haute-Vienne, un détachement FTPF à la fin janvier 1944, près de Dournazac (Haute-Vienne). Ce maquis eut successivement comme responsables « Julien » puis « Gérard » (ex-Bébert »). Fin mars, ce groupe participa à l’exécution publique d’un « faux maquisard » se réclamant de l’Armée secrète à Saint-Sault (Dordogne). Toujours fin mars, le groupe de Claude Rogation s’installa entre la Chapelle-Montbrandeix et Marval au lieu-dit Lartemache. Les responsables de ce groupe auraient éliminé un auxiliaire de la Gestapo, un certain Taraud. Fin avril, le groupe tendit une embuscade à un autre agent au service de la Gestapo, Evrard, pour libérer son responsable« Gérard » arrêté à Châlus par ce même Evrard. Ce dernier fut exécuté deux ou trois jours après par un peloton composé de Claude Rogation, François Mérigalet et Pierre Lautrete.
Le 1er mai 1944, le jour de ses 20 ans, Claude Rogation fut capturé avec 9 camarades de son groupe FTPF par les GMR à Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne) alors qu’ils attaquaient la gendarmerie de cette localité. Ils furent conduits à la caserne de la milice à Limoges (Haute-Vienne) où ils furent interrogés jusqu’au 5 mai puis remis à la police et incarcérés à la maison d’arrêt. Parmi ces dix résistants, seuls Claude Rogation et deux de ces camarades, 
François Mérigalet et Pierre Lautrete furent condamnés à mort lors d’une session à Limoges de la cour martiale instituée en janvier 1944 par le gouvernement de Vichy et fusillés à la maison d’arrêt de Limoges par un peloton composé de membres des GMR, le même jour, 6 mai. Ils furent inhumés au cimetière de Louyat. Cette condamnation résulta peut-être de leur reconnaissance de participation à l’exécution d’Evrard à laquelle les 7 autres n’avaient pas pris part.
Claude Rogation obtint la mention Mort pour la France le 25 mai 1945 et fut homologué sergent FFI à titre posthume.

François MERIGALETNé le 3 juin 1923 à Firbeix (Dordogne), fusillé le 6 mai 1944 sur condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) , cultivateur ,résistant FTPF de la Haute-Vienne.Originaire de la Dordogne, d’une commune limitrophe de la Haute-Vienne,  Célibataire, il exerçait la profession de cultivateur, domicilié chez ses parents à Firbeix.Astreint du fait de sa classe d’âge (1943) à l’incorporation dans un chantier de jeunesse à Pau (Pyrénées-Atlantiques), il fut rapidement menacé de réquisition pour le STO. François Mérigalet, à l’expiration d’une permission, rejoignit un détachement FTPF le 5 février 1944 près de Dournazac (Haute-Vienne). Ce maquis FTPF de la Haute-Vienne, la 2408ème compagnie, était sous les ordres du lieutenant Robert Marty alias « Nitchevo » . Fin mars, ce groupe participa à l’exécution publique d’un « faux maquisard » se réclamant de l’Armée secrète à Saint-Sault (Dordogne). Toujours fin mars, le groupe de François Mérigalet s’installa entre la Chapelle-Montbrandeix et Marval au lieu-dit Lartemache, en Haute-Vienne, à quelques kilomètres de Firbeix. Les responsables de ce groupe auraient éliminé un auxiliaire de la police allemande, un certain Taraud. Fin avril, le groupe tendit une embuscade à un autre agent au service de la police allemande, Evrard, pour libérer son responsable« Gérard » arrêté à Châlus par ce même Evrard. Ce dernier fut exécuté deux ou trois jours après par un peloton composé de François Mérigalet, Claude Rogation et Pierre Lautrete.
Le 1er mai 1944, François Mérigalet fut capturé avec plusieurs camarades de son groupe FTP par les GMR à Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne) alors qu’ils attaquaient la gendarmerie de cette localité. Ils furent conduits à la caserne de la milice à Limoges où ils furent interrogés jusqu’au 5 mai puis remis à la police et incarcérés à la maison d’arrêt. Parmi ces dix résistants, seuls François Mérigalet et deux de ces camarades, 
Claude Rogation et Pierre Lautrete furent condamnés à mort lors d’une session à Limoges de la cour martiale instituée en janvier 1944 par le gouvernement de Vichy et fusillés à la maison d’arrêt de Limoges par un peloton composé de membres des GMR, le même jour, 6 mai. Ils furent inhumés au cimetière de Louyat. Cette condamnation à mort résulta peut-être de leur reconnaissance de participation à l’exécution d’Evrard à laquelle les 7 autres n’avaient pas pris part.
Après la guerre, son corps fut transféré au cimetière communal de Firbeix (Dordogne) où il repose depuis lors. François Mérigalet obtint la mention Mort pour la France le 15 mai 1945 et son nom figure sur le monument aux morts de Firbeix.


19 mai 1944 : 
Lucien DELMONTEIL:
é le 21 décembre 1923 à Trémolat (Dordogne), fusillé après condamnation le 19 mai 1944 à Limoges (Haute-Vienne) , peintre , résistant.il était célibataire.Domicilié à Trémolat, il fut l’un des résistants condamnés à mort par une cour martiale du régime de Vichy et fusillé le jour même à 16h30 à la maison d’arrêt de Limoges, place du Champ de Foire.
Il obtint la mention Mort pour la France le 17 janvier 1968.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Trémolat.

 

 Vidal DE JUANA BADALZO alias Miguel LOPEZNé le 3 novembre 1903 à Cevico Navero (province de Palencia, Espagne), fusillé le 19 mai 1944 après condamnation d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) , républicain espagnol , résistant et maquisard FTPF de la Creuse. Il fut officier dans l’armée républicaine espagnole, avec le grade de lieutenant et garde du corps du Président Manuel Azaña, deuxième et dernier président de la République espagnole de 1936 à 1939. Au moment de la défaite, en mars 1939, il dut se réfugier en France et fut interné au camp d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales).

Dès le mois de mai 1939, il décida de s’engager dans la Légion Etrangère et fut affecté au Maroc, à Casablanca. Rentré sur le territoire métropolitain et démobilisé après la défaite de 1940, il rejoignit son frère Teógenes et fut avec lui affecté au GTE 420 de Clocher, commune de Saint-Sulpice-Le-Guéretois (Creuse). Créés par la loi du 27 septembre 1940, “Loi sur la situation des étrangers en surnombre dans l’économie nationale”, ces “Groupes de travailleurs étrangers” ou GTE devaient rassembler « les étrangers de sexe masculin, âgés de plus de 18 ans et de moins de 55 ans, aussi longtemps que les circonstances l’exigent, dans des groupements d’étrangers, s’ils sont en surnombre dans l’économie nationale et si, ayant cherché refuge en France, ils se trouvent dans l’impossibilité de regagner leur pays d’origine ». La loi prévoyait de mettre les étrangers des GTE à la disposition d’entreprises, l’objectif étant en Creuse de fournir de la main d’œuvre pour les travaux agricoles et forestiers, main d’œuvre d’autant plus attendue que le nombre conséquent des prisonniers de guerre posait problème au fonctionnement des exploitations agricoles. Arrivé au camp en janvier 1941, Vidal De Juana Baldazo fut placé comme ouvrier agricole dans deux exploitations agricoles successives dans le hameau de Nouvelours, commune de Grand Bourg (Creuse).
Le 1er juin 1943, il fut avec un certain nombre d’autres travailleurs du camp de Clocher convoqué pour le service du travail obligatoire (STO). Utilisant les amitiés acquises lors de ses deux années passées dans le secteur de la Souterraine (Creuse), il décida de refuser de partir au STO, déserta du camp de Clocher et rejoignit vers le 1er juillet 1943, le maquis FTPF établi à Montautre, à la limite des communes de Saint-Pierre-de-Fursac (Creuse) et de Fromental (Haute-Vienne). Il y joua un rôle essentiel : officier de l’armée républicaine, ayant l’expérience des combats, il était en capacité d’initier les jeunes maquisards au maniement des armes et des explosifs. Il servit ainsi d’instructeur pour l’entraînement du maquis aux actions de guérilla. Le 19 août 1943, une attaque fut menée par les forces de Vichy (gendarmes et GMR). Vidal De Juana Baldazo servit le seul fusil-mitrailleur et réussit à couvrir le repli de la plus grande partie des résistants. Huit résistants et civils furent malgré tout arrêtés. Le nom de Vidal De Juana Baldazo apparut lors des interrogatoires et il fit l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par le juge d’instruction de Limoges (Haute-Vienne) le 23 août 1943. Il fut condamné par contumace à 15 ans de travaux forcés par la Section spéciale de Limoges sous le chef d’accusation « d’association de malfaiteurs, de tentative de meurtre et menées terroristes ».
Intégré dans plusieurs maquis FTP du secteur de la Souterraine il participa à de nombreuses opérations de sabotage, en particulier contre la voie ferrée stratégique Paris – Toulouse. En octobre 1943, le responsable régional FTPF décida de réunir les espagnols engagés dans la clandestinité au sein d’un groupe FTP-MOI (Main d’Œuvre Immigrée), au hameau de Nouvelours, commune de Grand Bourg, à l’endroit où Vidal De Juana Baldazo avait travaillé entre 1941 et 1943 et noué de solides amitiés. Le 20 mars 1944, suite à une dénonciation, une vaste opération policière fut menée dans la commune de Grand Bourg, par la 20ème brigade de police de sûreté du gouvernement de Vichy appuyée par des détachements du 5ème régiment de la Garde et du GMR Berry stationné à la Souterraine. Quatre maquisards espagnols furent arrêtés, dont Vidal De Juana Baldazo, blessé en tentant de s’échapper. Les agriculteurs soupçonnés d’avoir hébergé les maquisards furent également arrêtés et déportés à Buchenwald. Conduit à Limoges, il fut incarcéré et soigné à l’hôpital psychiatrique de Naugeat, puis lorsque l’état de ses blessures le permit, remis aux services de police pour interrogatoire. Malgré les tortures, il ne parla pas n’avouant même pas son véritable nom. C’est donc sous son nom d’emprunt de Miguel Lopez qu’il fut condamné à mort par une cour martiale du régime de Vichy et fusillé à la 
maison d’arrêt de Limoges le 19 mai 1944.
Après la Libération, son frère Teógenes de Juana Badalzo entreprit de faire rétablir son identité, pour faire obtenir à sa veuve les droits attachés à son engagement et aux conditions de son décès. Donnant suite à sa requête, le Ministère de la Guerre proposa également le transfert du corps de Vidal de Juana Badalzo du cimetière de Limoges au Mémorial et nécropole de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente) où il repose depuis lors sous sa véritable identité (tombe 451-carré D. Rang 15). Il fut déclaré « Mort pour la France » en mai 1950.
Mais c’est toujours sous le nom de Miguel Lopez qu’il figure sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret ainsi que sur la stèle dressée à Nouvelours, commune de Grand Bourg à la mémoire des quatre républicains espagnols fusillés à Limoges. Les tentatives de la famille de faire inscrire le véritable nom (une mention complémentaire a été ajoutée sur la stèle depuis 2007), continuent à se heurter à la mémoire des résistants et de la population attachée à son nom de clandestinité, comme en témoigne l’article du journal La Montagne relatant en 2015 la commémoration de leur engagement et reprenant encore le nom de Miguel Lopez.


23 juin 1944 : 
Victor RENAUD
Né le 18 juin 1904 à Fougères (Ille-et-Vilaine), fusillé sur condamnation d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) le 23 juin 1944 ; artisan électricien ; résistant du réseau Alliance et de l’Armée Secrète (AS).Victor Renaud fut orphelin très jeune, élevé par deux tantes qui lui donnèrent en Bretagne à Saint Lunaire (Ille-et-Vilaine) une éducation très catholique. Son premier emploi à l’usine électrique de Saint Lunaire lui permit d’acquérir une formation d’électricien. En 1930, il choisit de s’installer en Creuse à Saint-Sébastien où il se maria le 25 avril 1930 avec Georgette Lacôte. Artisan électricien, profession alors peu répandue dans le département (ce sont alors les débuts de l’électrification du département alimenté par le barrage d’Eguzon dans l’Indre où il travailla régulièrement), il s’intéressa également à la radio, elle aussi très rare dans les familles creusoises.

À la déclaration de guerre en septembre 1939, il fut mobilisé comme adjudant du génie. Blessé puis démobilisé, il rentra à Saint-Sébastien où il débuta aussitôt, dès l’été 40 une propagande patriote anti-vichyste : contre-propagande dans des mouvements sportifs de jeunesse et auprès de sa clientèle ; déclarations contre le régime de Vichy (préconisant même la grève de l’impôt au prétexte que le gouvernement qui le lève est illégitime), accrochage chaque 14 juillet et 11 novembre du drapeau tricolore à ses fenêtres, constitution d’une équipe de football, dont il arma plus tard les jeunes joueurs, qui entreront progressivement en résistance .Il livrait dans la région des postes TSF qu’il allait lui-même chercher chaque mois à Lyon, afin d’écouter Radio Londres. Il rejoignit dès janvier 1941, l’organisation de propagande du général Cochet, solidement ramifiée en Creuse à l’initiative d’un jeune avocat de Guéret (Creuse), Maître Nouguès. Le général Cochet fut arrêté et interné à Vals-les-Bains (Ardèche) où il eut comme voisin de cellule Loustanau-Lacau le fondateur d’Alliance. Il put ainsi s’évader de France grâce à Alliance à la mi-décembre 1942.

Suite à une rencontre fin 1942 à Ussel (Corrèze) entre Nouguès et Marie Madeleine Fourcade (devenue responsable du réseau Alliance), le réseau Cochet-Nouguès rejoignit alors le réseau Alliance (SR Alliance). Victor Renaud y cumula sous le pseudonyme de « Pataud » matricule A35 (soit le second degré du réseau), les fonctions d’agent de renseignements et de liaison avec celle de boîte aux lettres du secteur. Au cours de l’été 1943, il obtint un contrat sur le chantier du barrage d’Eguzon (Indre), il en profita pour repérer les installations allemandes (en particulier les mesure de protection anti-aériennes, les « saucisses ») et transmettre les plans à Londres. En octobre de la même année, il participa activement aux premiers passages des réfractaires vers l’Espagne et l’Angleterre. Suspecté par les services de renseignements allemands et sans doute dénoncé par un voisin collaborateur, il fut visé par une perquisition de la Gestapo le 10 octobre 1943, alors qu’il était en mission ; elle pilla sa maison, lui volant toutes ses économies, et terrorisa son épouse.

« Grillé » pour le réseau Alliance, Victor Renaud devait être mis en sécurité. Le réseau qui l’appréciait particulièrement, voulut l’envoyer à Londres. Victor Renaud refusa car il voulait pouvoir continuer à veiller sur les siens. Il entra alors dans la clandestinité auprès de l’AS (Armée secrète) dont Alfred Maldant, instituteur à Fresselines (Creuse) et officier de réserve était le chef pour la région nord de la Creuse avec le grade de Chef de Bataillon (Bataillon Anne).Victor Renaud devint son officier de liaison. Sa femme, qui attendait un enfant, mourut rongée par l’angoisse en janvier 1944. Peu après il décida de confier son fils de 12 ans, François, à Frère Bernard (Jean Gouiller), directeur du pensionnat Saint Joseph de la Souterraine (qui cachait également des enfants juifs) et membre du réseau Alliance. Le 23 mars 1944 à Limoges, le chef de région du réseau Alliance, André Girard (Pointer A1), le rencontrant par hasard « coiffé d’un chapeau, le nez chaussé de lunettes noires » lui conseilla à nouveau le départ et confirmant l’assistance du réseau Alliance pour sa famille, il lui proposa de nouveau sans résultat de l’exfiltrer vers Londres.

Le 28 mai 1944 au matin eut lieu l’embuscade de Vaussujean (Creuse). Un détachement du 1° Régiment de France chargé de la surveillance de la ligne de chemin de fer Paris-Toulouse, tendit une embuscade à un convoi du maquis et abattit sept résistants, en blessant plusieurs autres. Victor Renaud qui était tout près, scandalisé par les violences, vint protester auprès du lieutenant. Il avait déjà été dénoncé la veille au lieutenant qui dirigeait le détachement par un collaborateur habitant Vaussujean. Arrêté, il fut conduit à la caserne des GMR de La Souterraine (Creuse). Il fut remis à la Milice et subit son premier interrogatoire par Jean Filliol (un des fondateurs de la Cagoule) chef du deuxième bureau (renseignement) de la Milice de Limoges. Victor Renaud fut ensuite conduit à Limoges, à la caserne du Petit Séminaire, où était installé Filliol. Soupçonné par Filiol d’être un des chefs des FTP locaux (vraisemblablement par confusion avec l’arrestation de 17 membres d’un maquis FTP et de leurs chefs Roger Gerbaud et André Béguin près de la Souterraine le 17 mai 1944), il fut torturé à de nombreuses reprises, mais ne parla pas. Il fut finalement présenté devant une cour martiale du régime de Vichy et condamné à mort par des juges français dont les noms resteront inconnus. Il fut exécuté aussitôt, le 23 juin 1944 en même temps que Roger Gerbaud et André Béguin, par des Miliciens français à la maison d’arrêt de Limoges. Après avoir refusé d’être attaché et d’avoir les yeux bandés, il tomba sous les balles après avoir crié "Vive la France".
Sa dépouille fut ramenée au cimetière de Saint Sébastien le 23 septembre 1944, et honorée par le Colonel Guingouin, par le Commandant Maldant des « Bataillons Anne », par les chefs du réseau « Alliance » et les FTP. Il fut élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume par décret du 30 octobre 1947, Médaille de la Résistance (décret du 30 mars 1949). Une rue de St Sébastien porte son nom, ainsi qu’un carrefour à La Souterraine, et une stèle rappelle sa mémoire à Vaussujean.

Roger GERBAUDNé le 19 janvier 1922 à Grand Bourg (Creuse), fusillé le 23 juin 1944 après condamnation d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; cultivateur ; résistant, maquis FTPF de la Creuse, 2101ème Cie. Après avoir suivi sa scolarité d’école primaire à l’école du village de la Folie (commune de grand Bourg), il devint cultivateur, secondant ses parents sur leur exploitation. Célibataire, il fut en mars 1943 requis pour le STO.

En mai 1943, les dirigeants du Parti communiste clandestin régional, décidèrent d’organiser un camp de réfractaires STO près de Saint Maurice la Souterraine (Creuse). Ce maquis FTPF fut établi à Montautre, à la limite des communes de Saint-Pierre-de-Fursac (Creuse) et de Fromental (Haute-Vienne). Le groupe compta rapidement une trentaine de membres ravitaillés par les militants communistes et en particulier les jeunesses communistes locales. Roger Gerbaud entré dans la clandestinité dès le 8 mai 1943, fit partie des premiers maquisards ainsi que du premier groupe de combat, le groupe de combat FTP « d’Estienne d’Orves » qui prit son autonomie le 1er août 1943. Installé sur la commune de Saint-Agnant-de-Versillat (Creuse), il conduisit à partir de l’été 1943 des actions de sabotages et déraillements sur la ligne Paris – Toulouse. Attaqué à Montautre le 19 août 1943 par les forces de maintien de l’ordre du gouvernement de Vichy puis traqué dans tout le secteur de la Souterraine par les mêmes forces constamment renforcées, le maquis dut à plusieurs reprises changer de lieu d’installation. Roger Gerbaud fut nommé lieutenant FTP en mars 1944 et reçut le commandement de la 2101ème compagnie FTP. A la mi-mai 1944 le groupe évacua un camp sur la commune de Saint-Priest-la-Feuille et installa un nouveau camp près de Saint-Maurice-la-Souterraine, dans le bois de la Bonnelle. Une attaque fut alors conduite le 17 mai 1944 contre ce camp par des troupes du gouvernement de Vichy : gardes mobiles, Francs gardes de la Milice et policiers. Après un violent combat, le maquis fut vaincu, deux résistants tués, et dix-sept dont les deux chefs Roger Gerbaud et André Béguin faits prisonniers.

Roger Gerbaud fut ensuite conduit à Limoges, à la caserne du Petit Séminaire, où était installé Jean Filliol (un des fondateurs de la Cagoule) chef du deuxième bureau (renseignement) de la Milice de Limoges. Il fut torturé à de nombreuses reprises.Selon le procès-verbal d’audition de la police française (archives départementales de la Haute-Vienne, op. cit.), il fut accusé d’avoir participé à l’exécution d’un milicien le 9 mai 1944 à Bussière-Dunoise, à des sabotages de voies ferrées et à des attentats à l’explosif à Grand-Bourg et à la Souterraine. Il fut finalement présenté devant une "cour martiale" créée sous l’autorité du gouvernement de Vichy, et condamné à mort par des juges français dont les noms resteront inconnus. Il fut exécuté aussitôt, le 23 juin 1944 en même temps qu’André Béguin et Victor Renaud, par des Miliciens français à la maison d’arrêt de Limoges.
Déclaré Mort pour la France, le titre d’interné résistant lui fut attribué en février 1953 pour sa période d’internement à Limoges. Il reçut à titre posthume la Médaille militaire. Son nom figure sur le monument aux morts de Grand Bourg, sur une stèle commémorative dressée à Saint-Agnant-de-Versillat (Creuse) et sur une stèle dressée dans son village natal qui est encore chaque année le lieu d’une cérémonie mémorielle. Un boulevard de La Souterraine porte son nom.

 André BEGUINNé le 26 novembre 1920 à Châteauroux (Indre), fusillé le 23 juin 1944 suite à condamnation à mort par une cour martiale du régime de Vichy, à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) ; maçon ; résistant, maquis FTPF de la Creuse, 2101° Cie. Célibataire, il y exerçait la profession de maçon.Il rejoignit le 15 septembre 1943 les maquis FTP (Francs-tireurs et partisans) en formation dans le secteur de La Souterraine (Creuse). En effet en mai 1943, les dirigeants du Parti communiste clandestin régional, organisèrent un camp de réfractaires STO près de Saint Maurice la Souterraine (Creuse). Ce groupe comptait en juin 1943 une trentaine de membres ravitaillés par les militants communistes et en particulier les jeunesses communistes locales. Le groupe de combat FTP « d’Estienne d’Orves » conduisit à partir de l’été 1943 des actions de sabotages et déraillements sur la ligne Paris – Toulouse. Face aux offensives des troupes allemandes et des forces de Vichy, le maquis dut se fragmenter en plusieurs camps : en décembre 1943, André Béguin devint ainsi sous le pseudonyme de Robin, le commissaire technique du camp du Bosquenard (commune de Noth, Creuse). Au printemps 1944, sous la pression des forces de maintien de l’ordre du gouvernement de Vichy, les groupes de maquisards durent à plusieurs reprises changer de lieu. Alors qu’ils venaient de s’installer au camp de La Bonnelle commune de Saint-Maurice-La-Souterraine, une attaque fut conduite le 17 mai 1944 contre ce camp par des troupes du gouvernement de Vichy : gardes mobiles, Francs gardes de la Milice et policiers. Après un violent combat, le maquis fut vaincu, deux résistants tués, et dix-sept dont les deux chefs Roger Gerbaud et André Béguin faits prisonniers.
André Béguin fut ensuite conduit à Limoges, à la caserne du Petit Séminaire, où était installé Jean Filliol (un des fondateurs de la Cagoule) chef du deuxième bureau (renseignement) de la Milice de Limoges. Il fut torturé à de nombreuses reprises.Selon le procès-verbal d’audition de la police française (archives départementales de la Haute-Vienne, op. cit.), il fut accusé d’avoir participé à l’exécution le 4 mai 1944 en gare de La Souterraine d’un milicien, à des sabotages de voies ferrées et à des cambriolages de mairies avec vol de tickets d’alimentation. Il fut finalement présenté devant une "cour martiale" créée sous l’autorité du gouvernement de Vichy, et condamné à mort par des juges français dont les noms resteront inconnus. Il fut exécuté aussitôt, le 23 juin 1944 en même temps que 
Roger Gerbaud et Victor Renaud, par des Miliciens français à la maison d’arrêt de Limoges.
Après avoir été inhumé au cimetière de Louyat à Limoges, son corps fut transféré en 1957 à la nécropole nationale de Chasseneuil sur Bonnieure (Charente).
Il fut reconnu « Mort pour la France » en août 1945. Son nom figure sur la plaque commémorative 1939 – 1945 à l’intérieur de l’ancienne mairie de Châteauroux (aujourd’hui conservatoire de musique).

Louis ELIOTNé le 28 avril 1924 à Tournon-Saint-Martin (Indre), fusillé après condamnation à mort le 23 juin 1944 à Limoges (Haute-Vienne) ; cultivateur ; résistant, maquisard FFI. Louis Eliot était en 1944, cultivateur (sans doute ouvrier agricole) à Migné ou à Sainte-Lizaigne dans l’Indre. Peut-être pour échapper au STO, il se réfugia en Limousin avec son frère Lucien et s’engagea dans la Résistance. Ayant pris le maquis en février 1944 dans le secteur de Sauviat-sur-Vige (Haute-Vienne) – Saint-Martin-Sainte-Catherine (Creuse), il fut arrêté le 5 mai 1944 à l’occasion d’une opération de répression de maquis, menée par les GMR (Groupes Mobiles de Réserve, unités paramilitaires créées par le gouvernement de Vichy) et les services de police judiciaire de Limoges dans deux fermes situées sur le territoire de ces deux communes, à Cloveix pour Sauviat et Le Barrat pour Saint-Martin, à la limite des deux départements. Au cours de l’engagement un maquisard Lucien Eliot, dit Frérot, frère jumeau de Louis fut tué. Quatre autres maquisards furent arrêtés dont Louis Eliot et Marcel Despoix.

Il fut incarcéré à la maison d’arrêt de Limoges, interrogé (il aurait alors reconnu sa participation à plusieurs opérations dont celle marquée par l’exécution du maire des Billanges Haute-Vienne). Il fut présenté le 23 juin 1944 devant une "cour martiale" créée sous l’autorité du gouvernement de Vichy, et condamné à mort par des juges français dont les noms resteront inconnus. Il fut exécuté aussitôt à 18 heures 32, en même temps que Marcel Despoix, Victor Renaud, Roger Gerbaud et André Béguin, à la maison d’arrêt de Limoges, 17 place du Champ de Foire, par des Français, miliciens ou GMR.
Inhumé dans un premier temps dans une fosse commune au cimetière de Louyat à Limoges conformément aux ordres du gouvernement de Vichy, il fut transféré après la guerre, dans le même cimetière, dans le carré militaire 76, créé en 1946 « A la mémoire des Martyrs de la Résistance française ».
Son nom est inscrit avec celui de son frère jumeau Lucien sur le monument aux Morts de Tournon-Saint-Martin (Indre), leur commune natale.

Marcel DESPOIXNé le 13 octobre 1924 à Paris, VIe arr. (Seine), fusillé après condamnation à mort le 23 juin 1944 à Limoges (Haute-Vienne) , mécanicien , résistant, maquisard FFI. Au début des années 40, Marcel Despoix, célibataire, était domicilié à Paris, 113 avenue de la République où il exerçait la profession de mécanicien.Peut-être pour échapper au STO, il se réfugia en Limousin et s’engagea dans la Résistance. Ayant pris le maquis dans le secteur de Sauviat-sur-Vige (Haute-Vienne) – Saint-Martin-Sainte-Catherine (Creuse), il fut arrêté le 5 mai 1944 à l’occasion d’une opération de répression de maquis, menée par les GMR (Groupes Mobiles de Réserve, unités paramilitaires créées par le gouvernement de Vichy) et les services de police judiciaire de Limoges dans deux fermes situées sur le territoire de ces deux communes, à Cloveix pour Sauviat et Le Barrat pour Saint-Martin, à la limite des deux départements. Quatre maquisards furent arrêtés dont Marcel Despoix et Louis Eliot. Au cours de l’engagement un maquisard Lucien Eliot, dit Frérot, frère jumeau de Louis Eliot fut tué.
Il fut incarcéré à la 
maison d’arrêt de Limoges. Il fut présenté le 23 juin 1944 devant une "cour martiale" créée sous l’autorité du gouvernement de Vichy, et condamné à mort par des juges français dont les noms resteront inconnus. Il fut exécuté aussitôt à 18 heures 32, en même temps que Louis Eliot, Victor Renaud, Roger Gerbaud et André Béguin, à la maison d’arrêt de Limoges, 17, place du Champ de Foire, par des Français, miliciens ou GMR.
D’abord inhumée dans une fosse commune au cimetière de Louyat à Limoges, conformément aux ordres du gouvernement de Vichy, sa dépouille fut transférée le 11 mai 1949 au cimetière de Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine) où elle fut inhumée dans le carré des corps restituée (place 36-3-12).
Il obtint la mention Mort pour la France et son nom est inscrit à Arcueil sur le monument aux « 560 enfants d’Arcueil-Cachan morts ou disparus pour la France. »
On relève une erreur sur sa fiche sur le site Mémoire des Hommes : il n’a pas été fusillé par les Allemands mais par des Français, miliciens ou GMR.


30 juin 1944 : 
Jean, Alcide JOURDAN
Né le 23 août 1900 à Paris (Ve arr.), fusillé le 30 juin 1944 sur condamnation à mort d’une cour martiale du régime de Vichy à la maison d’arrêt de Limoges (Haute-Vienne) , cultivateur , militant communiste , résistant FTPF. Il se maria à Saint-Sulpice-Laurière (Haute-Vienne) le 22 septembre 1923 avec Elise, Clémentine Dumont. Ils eurent six enfants. Il exerçait la profession de cultivateur au hameau du Breuil, au nord de la commune de Saint-Sulpice-Laurière.

Membre du parti communiste, il devint dans le courant de l’année 1943, sans doute au moment où les premiers maquis FTPF se mirent en place à partir de l’été 1943, un FTP « légal » (conservant ses activités ordinaires mais menant dans la clandestinité des actions pour le maquis). Il était chargé sur le secteur de Saint-Sulpice-Laurière de guider vers le maquis les jeunes réfractaires du STO, et participait également à la propagande du parti communiste et au ravitaillement des maquis FTP locaux. Repéré et dénoncé, il subit en décembre 1943 une première perquisition qui amena la découverte dans une ruche de tracts, journaux clandestins du parti communiste et de munitions. Sans abandonner son métier, il prit des dispositions pour échapper aux recherches (organisation d’une cache à proximité de sa ferme). Le 4 juin 1943, alors qu’il était dans sa ferme, une nouvelle dénonciation auprès du chef de la brigade de gendarmerie de Saint-Sulpice amena l’intervention immédiate d’une unité du 8ème escadron des GMR, présents à proximité. Le hameau du Breuil fut encerclé mais Jean Jourdan armé, tenta et réussit une sortie et parvint à s’enfuir. Le 6 juin il fut finalement arrêté par la Milice, les miliciens ayant usé d’un stratagème (se faire passer pour des résistants venant s’enquérir de sa santé) pour parvenir jusqu’à lui.
Il fut conduit à Limoges et subit son premier interrogatoire par Jean Filliol (un des fondateurs de la Cagoule) chef du deuxième bureau (renseignement) de la Milice de Limoges. Torturé à plusieurs reprises, il fut enfermé à la 
maison d’arrêt, dans la même cellule qu’un résistant creusois, lui-même responsable FTP, Marc Parrotin, qui devint après la guerre un historien du maquis et qui a laissé un long récit des circonstances de la vie en prison et de la mort de Jean Jourdan (Le Temps du maquis, op. cit. p. 483 à 485). Jean Jourdan fut finalement présenté le 30 juin 1944 devant une "cour martiale" créée sous l’autorité du gouvernement de Vichy, et condamné à mort par des juges français dont les noms resteront inconnus. Il fut exécuté aussitôt, à 16 heures, le 30 juin 1944.
Marc Parrotin raconte cette exécution dans son ouvrage : « Vendredi 30 juin. Attention, les gars : ils ferment les portes ! Dans la cellule on se tait …De longues minutes passent. Et puis, c’est au dehors, l’arrivée d’un camion. Des pas cloutés frappent en cadence le pavé de la rue. De brefs commandements. Le grand portail résonne : on devine qu’il s’ouvre. Une troupe s’avance au pas cadencé. Pas de doute possible : c’est un peloton qui entre dans la prison… Soudain éclate la fusillade suivie peu après d’un claquement sec : le coup de grâce… Le peloton d’exécution revient. Les culasses basculent et se vident ensemble des cartouches brûlées dont les douilles tintent clair en tombant sur le pavé. Le portail se referme. Le camion démarre… Tout à coup, la porte de notre cellule s’ouvre. L’aumônier paraît, « il a été très courageux, Jourdan », nous dit le prêtre. On l’apprendra par ailleurs, les détenus de toutes les cellules qui donnent sur l’arrière de la prison ont entendu chanter le condamné à mort… Et, nous dirent-ils sa voix ne tremblait pas quand il entonna le refrain de l’Internationale puis celui de la Marseillaise ».
Marc Parrotin ajoute par ailleurs que Jean Jourdan aurait été condamné par la Cour martiale en représailles de la mort du journaliste pro-allemand Philippe Henriot, ce qui peut paraître plausible. En effet l’assassinat à Paris le 28 juin 1944 de Philippe Henriot, orateur et journaliste collaborateur fut suivi dans tout le pays d’exactions et exécutions perpétrées par la Milice (la plus connue étant l’exécution de Georges Mandel). Jean Jourdan fut le dernier condamné à mort et fusillé de la cour martiale à Limoges.
Jean Jourdan obtint la mention Mort pour la France en novembre 1945 et fut homologué sous-lieutenant FFI. Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Sulpice-Laurière où il fut inhumé après la guerre lorsque son corps fut transféré du cimetière de Louyat à Limoges. Il figure également sur le monument commémoratif de la Résistance dans le jardin d’Orsay à Limoges.


Une stèle sur le mur de la prison rappelle la mémoire des fusillés de la maison d’arrêt.

ces articles proviennet du site : POUR CITER CET ARTICLE :

https://maitron.fr/spip.php??

La nourriture était meilleure  qu’à Tulle et nous avons  partagée la même cellule que 3  jeunes universitaires de Limoges qui avaient formé à l'intérieur de l'Université un réseau de Résistance qu’ils avaient baptisé  Armée Secrète . Comme ils étaient tous de très bonnes familles, ils recevaient deux fois par semaine des colis de vivres qu’ils ont spontanément partagé avec nous. Le plus curieux est que le père de l’un d’eux Avocat avait été décoré de la Francisque par Pétain lui-même. Père collabo, fils Résistant, ce n’était pas un cas unique.

Pourquoi la prison de Limoges ? Parce qu’il y avait au tribunal de cette ville, une Section Spéciale sorte de Cour Martiale créée pour juger les Opposants au régime de Vichy et les Résistants. Tous les juristes de ces Cours Spéciales avaient prêté serment à Pétain, ce qui leur permettait d’arborer la distinction suprême de l’époque : la Francisque. Chaque jour, de nouveaux résistants venaient grossir le nombre de prisonniers et dans une cellule faite pour trois, nous nous sommes retrouvés douze. La prison était divisée en trois secteurs, le secteur le plus important était celui occupé par la Gestapo. Comme le mur de ce secteur donnait sur la cour où nous faisions nos promenades quotidiennes, nous entendions les cris des suppliciés et parfois, ils se mettaient contre les barreaux des fenêtres pour lancer des messages, pour leurs familles je pense, le gardien qui nous gardait les ramassait. Les faisait-il suivre ?.

Début septembre, un avocat commis d’office s’est présenté à moi en me disant qu’il était chargé d’assurer ma défense, comme il arborait fièrement l’ordre Pétainiste : la Francisque, je n’avais pas beaucoup d’illusions à me faire. Il me donna d’ailleurs très peu d’espoir en me disant d’emblée qu’il ferait son travail d’avocat mais qu’il souhaitait pour nous tous la peine de mort.

Huit jours plus tard, nous nous retrouvions devant cette Section Spéciale. Je fus condamné à cinq ans de travaux forcés pour appartenance à un groupe terroriste d’obédience étrangère .

Dans le prétoire, je vis qu’il y avait ma mère, une de mes tantes, les parents de mon ami Jean Delbos (Renard) et d’autres personnes que je ne connaissais pas. A l’annonce du verdict, nous nous sommes levés pour entonner la Marseillaise. Les Gardes Mobiles nous ont roués de coups et comme nos parents protestaient, ils eurent droit au même traitement. Ma mère est sortie du tribunal les lèvres fendues par un coup de crosse. Pour nous ramener à la prison, il y avait des gendarmes, des G.M.R. et des Gardes Mobiles tout le long de la route. De mémoire de Limougeauds, ils n’avaient jamais vu autant de policiers dans leur ville.

C’est dans cette prison que je ferai la connaissance de Louis Giral qui sera l'un des12 fusillés d’Eysses et d’André Edouin qui aura la main déchiquetée au départ du convoi  de Pennes.leneuve sur Lot.

Pour freiner les nombreuses évasions qui s'ensuivent, le gouvernement de Vichy décide de regrouper les 1200 résistants prisonniers de zone sud dans la centrale d'Eysses, considérée comme plus sûre. Le 15 octobre 1943, un train se forme ; il transporte les résistants enfermés dans les prisons de Riom, Saint-Étienne, Lyon, Aix, Toulon, Nice, Marseille, Nîmes, Tarbes et Montpellier… jusqu’à la  maison de concentration  d’Eysses. Ce train devient  le train de la Marseillaise , entonnée par ces hommes durant tout le trajet. Les rejoindront plus tard des résistants emprisonnés à Douai, Paris et ailleurs, puis 168 internés administratifs des camps de Saint-Sulpice-la-Pointe, Nexon et Saint-Paul d’Eyjaux, incarcérés sans décision de justice.

Début 1944, avec 1430 condamnés politiques passés dans ses murs, la prison centrale d’Eysses concentre 70 % du total des condamnés politiques détenus dans les prisons françaises ,le total des résistants ayant été emprisonnés à Eysses entre 1940 et 1944 s'élève à 1836.

Là aussi, nous préparons une évasion collective. Je n’en profiterai pas, car ma mutation pour la prison centrale d’Eysses intervient avant la réalisation de ce projet. J’appendrai plus tard que huit de mes compagnons de cellule ont pu retrouver la liberté, que l’un s’est cassé une jambe en sautant et qu’avec celui qui lui a porté secours, ils ont été repris.

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